100ème anniversaire.

15 septembre 2014 1 15 /09 /septembre /2014 06:52

Grand concert nocture par la Musique Principale des Troupes de la Marine et témoignages de femmes de la "der des ders".

Le concert s'est déroulé devant un public nombreux plus de 300 personnes.

Le programme de cette soirée:

La pie voleuse (ouverture) de G. Rossini Suite française de D. Milhaud Variations enigma de E. Elgar L'Arlésienne de G. Bizet Le château de ma mère de V. Cosma Symphonie de Paris de S. Lancen Fantôme de l'opéra de A.L. Webber

Les témoignages de femmes de la "der des ders" étaient terriblement poignants.

Cimetière de Malome

Cérémonie militaire animée par la Musique Principale des Troupes de la Marine.

Dans ce cimetière, il y a 280 tombes françaises, 112 allemandes et 106 autres corps dans deux fosses communes. Ces soldats sont pour la majorité tombés aux environs de Neufchâteau le 22 août 1914. (Un hiver de quatre ans).

Cérémonie militaire aux monuments aux morts belges et français animée par l' Harmonie de Neufchâteau

Victimes civiles

Le 20 août 1914, à la fin de la bataille de la Justice, le cheval d’un officier allemand est tué par une balle perdue. Des soldats allemands enfoncent la porte de la maison se trouvant non loin. Albert Pierret (58 ans), son fils Justin (19 ans), son gendre Nestor Wintquin (23 ans) et un voisin venu se réfugier dans la cave, Léon Goosse (16 ans) sont sortis de la maison et tués. La maison est incendiée. Le reste de la famille Pierret assiste au massacre. Le 14 octobre, Ulysse Pierret (9 ans) meurt des suites d’une grosse frayeur dont il ne s’est jamais remis.

Le 22 août, vers la fin des combats, une patrouille allemande traverse Hamipré et ordonne à des hommes se trouvant devant chez eux de les accompagner, servant de boucliers humains en cas d’attaque française. Six de ceux-ci se retrouvent devant un semblant de tribunal. On les relâche. Un peu après, ils sont repris et livrés à l’autorité militaire sous l’inculpation de francs-tireurs. Le lendemain, à Offaing, ils sont condamnés à mort et partent pour Trèves. Là, un second tribunal confirme la peine. Le 27 août à 8 h. du matin, Adam DEBOT (57 ans), Albert MOREAU (33 ans) et ses deux frères Camille (26 ans) et Félix (19 ans), ainsi que Léon PIERRET (23 ans, fils d’Albert, tué le 20 août) sont fusillés. Marcel DEBOT (15 ans), en raison de son âge, est condamné à 15 ans de travaux forcés. On le transfère vers la prison de Wittlich où il meurt le 10 avril 1916 suite aux mauvais traitements.

Au Sart, Lucien Gravé (48 ans) et ses deux filles Bertha (15 ans) et Augusta (11 ans) sont assassinés ainsi que qu’Auguste Remiche (25 ans), domestique à la ferme du Bois d’Ospôt, venu se réfugier dans la maison Gravé.

A Neufchâteau, 24 victimes civiles tombent sous les balles et les coups allemands.

Au total, l’actuelle commune de Neufchâteau recensera 41 victimes civiles innocentes et une soixantaine de maisons incendiées.

Bataille de la Justice

De grand matin le 20 août, le Corps Abonneau quitte la vallée de la Semois où il a passé la nuit, de Jamoigne à Herbeumont. Formant l’aile droite, la 9^e Division de Cavalerie est commandée par le général de l’Espée. Elle se concentre sur Neufchâteau.

A peine arrivés à Neufchâteau, des détachements sont envoyés vers Bastogne et vers Martelange. Dès la sortie du village de Longlier, ceux-ci sont surpris à 8 h.35 par des coups de feu venant du sud et surtout du nord. Face à la riposte des détachements français, les Allemands ne décrochent pas. Ils insistent et essayent de contourner les Français par le nord. Des renforts arrivent dans les deux camps.

A 12 h. 30, le 1^er bataillon du 87^e R.I. est envoyé sur la colline de La Justice afin d’aller libérer la gare de Longlier, en suivant la voie ferrée. Conduites par le Commandant CUSSAC, les 2^e et 4^e compagnies se rendent sur La Justice où une batterie française commence à tirer.

A 12 h. 50, la situation étant plus sérieuse que prévue, la 1^ère compagnie restée en réserve à Hamipré est appelée en renfort. Dès la crête atteinte, les fantassins sont arrosés d’une pluie de balles. Avançant par bonds, les hommes se cachent dans un champ de pommes de terre, puis un champ d’avoine d’où ils tirent vers un ennemi invisible. La situation devient dramatique car le 88^e Régiment d’Infanterie allemand vient bientôt occuper la pente remontant vers la route de Martelange. Au plus haut, au-dessus de la troupe qui tire, des mitrailleuses arrosent la pente en contrebas où s’écroulent en grappes les Français.

Le 1^e bataillon du 87^e R.I. français va se retrouver devant 4 régiments d’infanterie allemands et ainsi combattre à 1 contre 10.

Les pertes du 87^e R.I. sont énormes : environ 160 tués, 150 prisonniers blessés et 150 prisonniers indemnes. Seulement 50 blessés légers ont pu se sauver. Le bataillon a perdu en deux heures la moitié de ses effectifs et de ses officiers.

Textes de Luc Pierrard, Président Terre de Neufchâteau