La Cérémonie d'hommage pour le 90ème anniversaire de la mort du roi chevalier a eu lieu ce samedi 17 février en présence des autorités communales et du conseil communal des enfants.
Discours de Micheline Louis, échevine
Mesdames et Messieurs, et vous les enfants,
Aujourd'hui, nous nous réunissons pour commémorer le 90e anniversaire de la disparition d'un homme exceptionnel, le roi Albert Ier. C'est l'occasion de rendre hommage à sa vie dévouée au service de la Belgique et de réfléchir sur son héritage durable.
Le roi Albert Ier a marqué l'histoire de notre nation par son leadership exemplaire, sa sagesse et son engagement envers le bien-être de son peuple. Son règne a été caractérisé par la défense de la neutralité de la Belgique pendant la Première Guerre mondiale, ce qui a valu à notre pays respect et admiration à l'échelle internationale.
Sa valeur personnelle, son courage inébranlable et sa proximité avec les citoyens ont fait de lui un monarque aimé et respecté. Albert Ier, ainsi que son épouse la Reine Elisabeth, ont incarné les valeurs de la dignité, de l'intégrité et du service désintéressé, inspirant les générations futures à suivre leurs pas.
En tant que témoignage de sa contribution exceptionnelle à notre nation, le Monument Albert Ier se dresse ici à Neufchâteau comme à de nombreux endroits en Belgique. Nous lui rendons également hommage à Saint Quentin, le 11 novembre, où il a sa statue sur la place du 8 octobre. Ce monument symbolique représente non seulement la mémoire du roi, mais aussi l'unité et la résilience du peuple belge.
Le Monument Albert Ier rappelle à tous les Belges l'héritage et la grandeur de ce monarque visionnaire. Il incarne la force de caractère qui l’a guidé tout au long de sa vie et qui continue de nous inspirer aujourd’hui encore.
En ce jour solennel, nous nous souvenons avec gratitude du roi Albert Ier et de son impact indélébile sur notre nation. Puissions-nous nous inspirer de son exemple et continuer à travailler ensemble pour le bien de nos concitoyens et de la Belgique.
Au nom du Collège Communal, je tiens à remercier les ouvriers du service Technique pour leur magnifique travail de remise en état du Square Albert 1er qui vient de retrouver tout son éclat.
Je vais laisser la parole à Luc PIERRARD qui va nous retracer l’histoire de notre Roi Albert 1er et à l’issue de cette cérémonie, nous nous retrouverons à l’Hôtel de Ville pour prendre le verre de l’amitié.
Monsieur Pierrard, je vous laisse la parole.
Bonne cérémonie à toute et à tous.
Discours de Luc Pierrard, président de Terr
de Neufchâteau
Discours 90e anniversaire décès roi Albert 1er – 17/2/2024
Lorsque Léopold II décède le 17 décembre 1909, il n’a comme descendance que des filles. Son seul fils, Léopold lui aussi, est décédé à l’âge de 10 ans. Les filles ne peuvent lui succéder puisque constitutionnellement, celles-ci n’ont pas accès au trône (il faudra attendre 1992 pour que cette disposition soit levée). Le frère de Léopold II, Philippe, décède en 1905 et son fils aîné Baudouin est mort prématurément en 1891. C’est donc Albert, fils cadet de Philippe et neveu de Léopold II qui lui succède sur le trône le 23 décembre 1909 à l’âge de 34 ans.
Auparavant, en 1900, Albert épouse Elisabeth, duchesse de Bavière. Le cinéma en est à ses débuts et la photographie en plein essor. Le couple va cultiver volontiers une image publique et glamour qui les rend plus proches de la population, contrairement à Léopold II plutôt mal vu à la fin de sa vie (gestion de l’Etat indépendant du Congo, frasques amoureuses…).
Albert 1er va prendre tout doucement ses marques dans la fonction royale. Il multiplie les voyages officiels pour réactiver les contacts un peu perdus à la fin du règne de Léopold II. Puis la guerre 1914-1918 arrive. La reine Elisabeth étant d’origine bavaroise, les Allemands pensent que la Belgique laissera passer leurs troupes parties envahir la France. Ou du moins que la résistance de la Belgique sera de façade. Il n’en est rien. La Belgique résiste. Le couple royal reste près de ses troupes. On voit le roi dans les tranchées, aux avant-postes ; la reine endosse le costume d’infirmière pour soigner les soldats blessés. Ces images font le tour du monde. David résiste à Goliath. Le petit Poucet met à mal l’ogre allemand. L’armistice signé, c’est le retour triomphal à Bruxelles. C’est le début de l’image mythique du Roi-Chevalier. Des statues et monuments à son effigie fleurissent un peu partout, en Belgique et dans les pays alliés, notamment en France où il n’est pas rare de trouver une rue Albert 1er ou une statue, comme à Saint-Quentin, Paris…
Après-guerre, en 1919, le suffrage universel est instauré : 1 homme, 1 voix. Les dames devront encore attendre la fin de la 2e guerre pour pouvoir voter. Quelques exceptions en 1919, les veuves de guerre voteront, plutôt par procuration, pour leur mari décédé à la guerre. C’est la naissance d’un nouveau rôle pour le roi. Souvent après les élections, les choses se compliquent. Finie la majorité absolue d’un parti. Il faut conclure des coalitions. Le roi apparaît au premier plan : il doit écouter, arrondir les angles, aider à surmonter les antagonismes entre partis, encourager les hommes politiques à conclure un compromis.
Son règne sera aussi marqué par la crise économique et financière de la fin des années 1920 et début 1930.
Lorsque qu’Albert 1er perd la vie de façon tragique suite à une chute dans les rochers de Marche-les-Dames, le 17 février 1934, la population belge pleure la perte d’un souverain aimé qui a, pendant 25 ans, en temps de guerre et de crise, été un roi des Belges extrêmement influent.