C'était il y a 103 ans
Le 20 août 1914, la 9e division de cavalerie française traverse Neufchâteau pour se rendre dans la direction de Bastogne. Elle est arrêtée à Longlier. Le 1er bataillon du 87e R.I.qui l'accompagne comme support d'infanterie engage le combat sur la colline de la Justice. Sur les 900 soldats engagés (la Compagnie Astraud se trouve dans la région de Offaing et ne prendra pas part au combat) 600 resteront sur le terrain (tués ou blessés et prisonniers). Les Allemands, vainqueurs, feront des victimes civiles:
HAMIPRE :
Non loin du lieu de la bataille de la Justice, la maison de Félix BINSFELD-PONCELET est incendiée. Pierre BINSFELD, frère de Félix, âgé de 69 ans, est brutalisé par des soldats allemands. Il décède le 6 septembre 1914 des suites de ses blessures.
Après la bataille, les troupes allemandes entrent dans le village d’Hamipré. A la sortie vers Neufchâteau, près de la maison PIERRET-GRANDJEAN, le cheval d’un officier s’abat, tué par une balle. Il est plus que probable que le cheval a été tué par une balle provenant du champ de bataille, où quelques retardataires français se battaient encore avec les Allemands. Se croyant attaqués par des civils francs-tireurs, des soldats enfoncent la porte de cette maison, saccagent l’intérieur et se ruent sur les habitants qui remontaient de la cave où ils s’étaient cachés pendant la bataille. Albert PIERRET (58 ans), son fils Justin (19 ans), son gendre Nestor WINTQUIN (23 ans) et un voisin, Léon GOOSSE (16 ans), sont massacrés. La maison est incendiée. Six jours plus tard, le 26 août, les corps calcinés seront retirés des ruines. Ulysse PIERRET (9 ans), autre fils d’Albert PIERRET, meurt le 14 octobre des suites d’une grosse frayeur dont il ne s’est jamais remis.
SEMEL
Gaspard GOFFLOT (63 ans) est tué sur le seuil de sa maison probablement par une balle perdue. Sa belle-fille, Joséphine REMY, est atteinte par une balle qui lui provoque une profonde blessure. Son domestique est également blessé.
NEUFCHÂTEAU
Gustave CONDROTTE (22 ans) se réfugie pendant la bataille de la Justice en face de chez lui, dans les caves de la maison Gourdange, rue d’Arlon. Il a dans sa poche quelques cartouches ramassées par curiosité. Les Allemands le sortent de la maison et l’abattent à bout portant contre le mur de la maison.
Joseph DENIS (49 ans) et Léon YUNGERS (17 ans) ont été réquisitionnés le 18 août pour conduire à Bastogne, dans deux charrettes, les armes déposées par les habitants à l’hôtel de ville sur injonction des autorités militaires allemandes. On les retrouve tués le 20 août au pont de Lahérie, près de la grand-route de Bastogne.
Photos et texte: Terre de Neufchâteau